mosquée célèbre où sont les trois tombeaux de Mahomet, d’Omar et d’Abubeker. Le roi les fit immédiatement détruire sous ses yeux ; le marbre blanc du tombeau du prophète fut pulvérisé, et ces débris, ainsi que quelques restes informes trouvés dans les tombeaux, furent profanés et jetés dans le temple avec les ornements du culte déchirés et détruits. Après l’accomplissement de ces saintes profanations, le roi d’Italie fit fermer les portes de l’édifice, et malgré les cris des habitants, y fit mettre de toutes parts l’incendie, qui, protégé par les troupes, fut cependant cinq jours à consumer cette mosquée immense. Le roi dédaigna de conserver quelques-unes des richesses innombrables qui s’y trouvaient ; il voulut que tout fut anéanti par les flammes, et quelques insensés, qui, dans un désespoir fanatique, voulaient encore s’opposer à ce qu’ils appelaient un sacrilège, furent eux-mêmes précipités au milieu du feu, pour y périr avec leur foi, leur temple et le tombeau de leur prophète.
Le roi Eugène, après l’épuisement de l’incendie, fit déblayer par ses troupes les ruines calcinées, et fit apporter une énorme quantité de terre qu’on répandit sur la place même où avait été la mosquée. Il ordonna que ce terrain