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Les rois de l’Europe étaient alors réunis au Louvre, dans ce conseil annuel des rois dont nous avons parlé ; ils furent invités de rester à Paris jusqu’au 5 janvier.

Ce jour, vers midi, au bruit de mille coups de canon qui depuis le matin se faisaient entendre de Montmartre, Vincennes, Saint-Denis et des Invalides, au son des cloches et aux acclamations d’un million de spectateurs, l’empereur et son cortège se rendirent au Panthéon. On n’avait jamais vu un pareil spectacle. Au milieu de la magnificence du cortège, c’était à peine si l’on distinguait les vingt voitures des rois ; mais ce qui attirait tous les regards, c’était la voiture impériale, dans laquelle Napoléon simplement vêtu était seul avec Joséphine : les deux plus belles choses du monde, la grandeur et la bonté.

La place du Panthéon était devenue une tente énorme où se pressait la foule du peuple, et pour qu’elle pût mieux assister aux scènes intérieures de l’édifice, le portail avait été mis à jour et les murs abattus pour cette journée, de sorte que derrière les colonnes de la façade, il n’y eut plus qu’une porté immense qui permettait aux yeux d’atteindre aux dernières profondeurs de l’édifice.