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CHAPITRE XLVI.

MURAT. — § 4.



Il y avait, en effet, dans le cœur de Napoléon une lutte immense entre sa justice souveraine et sa vieille affection pour Murat, entre la nécessité politique et vingt années de souvenirs et de fraternité de gloire. Il n’y avait pas une victoire d’Europe et d’Égypte où ce sublime soldat n’eût été aux côtés de l’empereur, lui le génie du sabre, comme Napoléon était le génie de la guerre. Ils s’étaient aimés en frères, et Napoléon l’avait comblé de son amitié, en lui donnant sa sœur, des principautés et deux royaumes. Mais une telle révolte, une semblable audace semblaient avoir vaincu ces souvenirs.

Cependant, après la prononciation de l’arrêt, le roi Murat avait été conduit par une escorte imposante au palais du Luxembourg. Il y reçut