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soldat pour en faire un souverain, s’offensait de mes pensées, il n’avait qu’une manière de m’appeler en jugement, c’était au seul tribunal des souverains, le champ de bataille. Honte à celui qui a renié la guerre pour juge ! »

Après avoir dit ces paroles le roi de Suède se rassit. L’empereur lui dit avec le même calme : « Ainsi votre majesté reconnaît tous les actes qui lui sont représentés » ; et s’adressant au duc de Bassano, ministre d’état et chargé de la garde de ces papiers, il lui ordonna de remettre sous les yeux de Murat les traités, lettres et écrits qui émanaient de lui et qui pouvaient le compromettre.

Murat répondit : « Je connais tous ces papiers, et je n’en désavoue aucun.

— « Et votre majesté ne peut ni les expliquer, ni les défendre ? » dit Napoléon avec la même impassibilité.

— « Je ne le veux pas, dit le roi.

— « Et votre majesté n’a rien à ajouter ?

— « Rien », dit Murat.

Alors, sur un signe de l’empereur, l’archichancelier se leva et prononça un discours assez court dans lequel il résumait cette grande affaire. Il essaya de justifier le mot de conspiration qui avait offensé le roi. Puis, après avoir