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lifiait d’insolente, pensait déjà devoir en tirer vengeance, quand l’inconnu lui dit : « Ma position est telle, monsieur, que c’est à l’empereur seul que je dois parler et me faire connaître. » Le général hésita, mais l’assurance de cet homme le fit céder, et il l’envoya à Petrowski.

L’empereur visitait les postes de cette résidence et traversait une des cours lorsque la voiture de l’inconnu y entra. Un officier qui la suivait descendit de cheval, et fit connaître les circonstances de la capture et l’intention du prisonnier de s’expliquer seulement devant l’empereur. Napoléon regarda fixement l’étranger, donna l’ordre d’évacuer la cour, et quand il fût resté seul avec Duroc et lui :

— « Qui êtes-vous ? » lui demanda-t-il.

— « Un homme qui avait cru échapper à la vengeance de votre majesté, mais qui, tout chargé d’une action immense, ne craint pas de s’en dire responsable et de se faire connaître ; je suis le gouverneur de Moscou, Rasptochin.

— « Et quelle est cette action ? » demanda l’empereur en pâlissant.

— « Votre majesté la sait et la voit, » et Rasptochin montrait du bras le lac de feu où se noyait la ville sainte.

— « L’incendie !!