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Mais c’est la France surtout qui tressaillit de joie à cette nouvelle. Il y avait pour cette bonne Joséphine un enthousiasme instinctif et un amour dont on ne se rendait pas compte ; sa disgrâce en était cause autant que sa bonté, car rien n’inspire tant d’intérêt et d’affection que le malheur des âmes belles et tendres ; et puis elle avait pour elle une voix nombreuse, retentissante, c’était celle des pauvres, qui se réjouirent de voir remonter si haut cette source intarissable de grâces et de bienfaits.

L’empereur, en réorganisant la maison de l’impératrice, lui donna, pour l’accompagner, une reine d’honneur ; ce fut la reine de Wurtemberg.

Des princes de sang royal devinrent ses gentilshommes et ses écuyers ; et déjà ils étaient si loin de leur royauté d’autrefois, qu’ils sollicitèrent ces faveurs, et l’empereur ne les leur épargna pas. Il aimait à les placer ainsi à des rangs inférieurs, d’où ils ne pouvaient plus voir que de loin la majesté impériale, et où ils apprenaient encore mieux combien il y avait de distance entre le souverain et les rois de l’Europe.