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CHAPITRE II.

RASPTOCHIN.



Napoléon aimait à se coucher dans le lit des autres rois, et à reposer dans les palais dont son apparition les exilait ; l’armée reçut l’ordre de demeurer dans les faubourgs, lui alla droit au Kremlin, et là, quand le soir fut venu, il se promena sur les plus hautes tours, seul et silencieux, regardant ce calme d’une ville sans vie et d’un ciel sans soleil ; tout cela était morne et douloureux pour une âme si active.

Il vit son armée qui s’établissait dans les faubourgs éloignés ; dans la ville régnait un long silence, et le calme partout, sauf dans quelques palais épars qui semblaient s’animer sous les généraux qui les avaient choisis pour leurs demeures.

Seulement un cri barbare, des voix scythes se faisaient entendre de loin en loin, et par intervalle ; on eût dit qu’elles se répondaient.