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hommes de la patrie, regarde s’il n’y a pas à se réjouir parce que cent mille ont succombé dans l’autre armée !

Qu’importent les détails des trésors enlevés, des canons pris, des monuments des arts ravis à leur terre natale, ces innocents trophées du génie devenus des trophées de guerre !

Qu’importe ! car tout cela se confond dans deux mots, victoire et conquête.

L’histoire, les peintres, les fossoyeurs, les artilleurs, les généraux et les almanachs disent toutes ces choses, à leur place et avec exactitude.

Je l’ai déjà annoncé, je ne fais pas de l’histoire.

Aussi ne rappellerai-je pas quel fut le triomphe de Napoléon et de sa grande armée victorieuse, quand elle se déployait, étincelante de fer et de fierté, le long des routes de France, comme un immense serpent aux couleurs d’or et d’émeraude.

Les journaux racontèrent ces fêtes, cette joie qui éclatait sur leur passage, cette population se tenant par la main, et ne faisant de Strasbourg à Paris qu’une double haie incessante de cris, d’hommages et d’enthousiasme.

Et les arcs de triomphe ! et les fleurs dont on avait jonché les chemins ! et les jeunes filles en blanc, réunies comme des guirlandes de roses