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jetant sur eux des regards flamboyants de colère.

Le roi de Suède s’avança en tremblant et dit d’une voix faible et respectueuse : — « Nous demandons à votre majesté le traité qu’il lui plaira de nous accorder.

— « Pas de traité, dit l’empereur d’une voix tonnante ; des ordres ! Allez ! »

Jamais il n’avait paru plus irrité et plus méprisant ; il sentait que l’Europe était à ses pieds et qu’il pouvait la fouler et la piétiner comme il lui plaisait.

Tous sortirent la rage et la honte dans le cœur.

L’empereur ordonna au duc de Bassano d’écrire aux rois de Suède et de Prusse et aux trois grands-ducs de Russie qu’ils ne pouvaient retourner dans leurs états, dont la destinée n’était pas fixée. La ville de Prague leur était désignée comme lieu de résidence. — Ils s’y rendirent.

Le roi d’Italie, après la victoire de Belgrade, traversa la Servie et la Roumélie, et étant aussi entré à Constantinople, il y reçut les ordres de l’empereur touchant cette contrée. Il fit en conséquence évacuer la Roumélie, où se trouvaient les restes de l’armée turque. Les troupes ainsi