Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avions entendue jusqu’à ce jour. On dut remplacer la parole par le geste et on finit par s’entendre. Ces indigènes, que nous sûmes plus tard être des Alitous, parlent un dialecte sara. Ils parlent le classique costume décrit par Nachtigal et Maistre, c’est-à-dire un tablier de cuir par derrière. Nous nous approvisionnons de quelques vivres et nous repartons. Le paysage change, les rives sont élevées et en maints endroits des collines boisées à pic succèdent aux falaises rougeâtres et aux berges caillouteuses.


vue du chari.

Le Gribingui, augmenté par l’apport de quelques affluents assez importants, commence à devenir une voie très navigable. Il atteint en certains points 60 et 70 mètres ; toutefois, en trois endroits, on aperçoit des remous inquiétants, paraissant provenir de roches. On peut prévoir que ces passages seront dangereux lors du retour quand les eaux auront baissé. Nous passons néanmoins sans encombre, et le 30 août, à 3 heures de l’après-midi, après avoir franchi une zone un peu plus étroite dans la