III
vers la fin de notre séjour à Gribingui, les envoyés de
Senoussi revinrent. Les relations s’établissaient cordiales.
Malheureusement en retournant chez lui le Tripolitain Salah
fut assassiné et ses bagages pillés, à une journée de marche du
poste, par les païens Tambacos.
Cet événement qui aurait pu être gros de conséquences, car il fut un moment considéré comme les représailles du meurtre de Crampel, n’eut heureusement pas de suites fâcheuses pour nous ; les gens de Senoussi se rendirent assez vite compte que nous n’étions pas les instigateurs de ce crime, d’autant que je m’offris à servir d’intermédiaire entre eux et les païens, pour rentrer en possession des objets volés.
Tout ennui semblant ainsi écarté, nous n’avions plus qu’à attendre l’arrivée de Rovira pour effectuer notre descente du fleuve. Le 20 août, à neuf heures du soir, il arrivait au poste.
Le lendemain, laissant à Gribingui une garnison de quatre-vingt-huit fusils et des auxiliaires, nous appareillons pour nous diriger vers le Tchad en effectuant la descente du Gribingui, puis du Chari[1].
Les eaux très hautes avaient une crue de plus de 6 mètres et
- ↑ Les Européens embarqués sur le Léon-Blot étaient au nombre de trois : MM. Huntzbüchler, de Mostuejouls et moi ; l’interprète arabe Ahmed nous accompagnait, l’équipage se composait de cinquante hommes et quatre domestiques. En tout cinquante-huit fusils.