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des ruisseaux que nous traversons. Le soir, nous sommes au village d’Ernago. Il se compose d’une centaine de cases espacées sur les flancs d’une colline rocailleuse. À part quelques notables vêtus d’une espèce de robe en étoffe de coton grossièrement tissée dans le pays, tout le monde est couvert d’un pagne d’écorce tannée, serré à la taille, laissant le torse et les jambes nus. Les femmes n’ont pour tout vêtement que quelques feuilles qui cachent leur nudité. Quelques-unes portent des colliers de perles autour du cou, des bracelets de cuivre grossiers aux poignets et des anneaux au-dessus des chevilles. Les élégantes ont le nez et la lèvre inférieure percés pour y introduire de petites tiges d’étain. Les hommes n’ont pour armes que des lances ou des sagaies et presque pas de flèches, alors que les G’Baggas, au contraire, s’en servent principalement. Ernago nous fait les honneurs de son village avec la plus grande amabilité, et, bien que son visage ne respire qu’à moitié la franchise, nous sommes tout à fait en confiance.


le poste de krébédjé.

Nous y passons la nuit, autant pour nous approvisionner que