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NOTE I

dépêche reçue à loanga


« Colonies à Gouverneur. Libreville,

« Mission Gentil relève désormais de vous. Toutes les dépenses seront imputables sur crédit Oubangui. Ordonnez Gentil se rendre Brazzaville, puis Bangui avec son personnel militaire rechercher meilleure voie de pénétration entre coude Bangui et affluent Logone, pour établir un poste en un point d’accès pour montage ultérieur vapeur. D’autre part, homme confiance chef mécanicien ou Huntzbüchler, au choix de Gentil, surveillera transport Léon-Blot avec gratification quatre mille francs. Sera monté Brazzaville ; personnel technique, mécanicien, chauffeurs, charpentiers, accompagnera Léon-Blot avec porteurs nécessaires. Réglez détails exécution. »

La lecture de cette dépêche me consterna.

J’avais pour toute escorte quarante-deux hommes et une quarantaine de Soussous recrutés à Konakry, destinés à faire des porteurs armés. Comme agent européen expérimenté je n’en n’avais qu’un, M. Huntzbüchler, les deux autres, M. Vival et un ancien quartier-maître de la marine nommé Le Bihan, avaient tout à apprendre et malgré leur bonne volonté étaient réellement d’un faible secours pour moi. Il fallait donc que j’abandonne M. Huntzbüchler et que je me démunisse encore de trois ou quatre Sénégalais, chauffeurs ou charpentiers, alors que j’avais si peu de monde. Enfin, et c’était là le point capital, le vapeur devait être monté à Brazzaville…

Je me demandais sur le moment ce qu’il me restait à faire… Je savais, puisque j’avais commandé la région de Ouadda au coude de l’Oubangui, qu’il était impossible de trouver des porteurs dans cette région. D’ailleurs, pour s’en convaincre, on n’aura qu’à se rappeler que Maistre avait dû, faute de porteurs, laisser à Ouadda la plus grande partie de son matériel ce qui