compte que notre joug pèse moins lourdement sur eux que celui du Ouadaï, d’autre part, qu’il leur soit bien prouvé qu’ils sont désormais à l’abri de toute agression de leur ancien suzerain. Ce dernier point leur sera démontré à la suite de l’occupation sérieuse et rationnelle de leur pays qui est en train de se faire.
Il me reste maintenant que j’ai examiné sur quels alliés et quels adversaires nous pouvions compter à déterminer quelle doit être notre attitude vis-à-vis des puissances européennes, nos voisines, c’est-à-dire l’Allemagne et l’Angleterre.
Depuis quelques années déjà, les traités intervenus entre ces deux pays et la France ont déterminé la part d’influence qui devait revenir aux diverses parties.
Ces traités (à part quelques légères modifications qui donneront à chacun des satisfactions légitimes) sont définitifs.
On ne peut donc plus guère prévoir de difficultés entre les trois pays, j’entends de difficultés sérieuses, quant aux délimitations de frontières qui seront fatalement fixées par des commissions opérant sur place.
Il s’en suit que l’Angleterre, l’Allemagne et la France n’ont à se préoccuper à l’heure présente que de l’occupation méthodique des territoires qui leur sont dévolus.
Cette partie de leur tâche sera plus ou moins simplifiée, suivant que les trois nations auront ou n’auront pas le bon sens de s’entr’aider. Qu’on le veuille ou non ; il y a actuellement en Afrique un danger musulman. Ce danger sera sérieux ou n’existera pas, suivant que l’élément musulman qui peut à un moment donné se lever en masse contre l’Infidèle, trouvera ou ne trouvera pas des adversaires unis.
Bien des gens, aussi bien en France qu’en Angleterre et en Allemagne trouvent qu’il est de bonne politique de gêner l’œuvre d’expansion du voisin, de lui créer des difficultés de toutes natures, principalement en armant ses adversaires ou en les accueillant chez lui après la défaite.
Ce genre de politique à vues étroites et mesquines ne donne