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spahis auxiliaires, anciens soldats de rabah engagés à notre service.

mixture obtenue ressemble tout à fait à du café au lait. Cette eau n’est pas agréable à boire et je me dis, à part moi, que ce n’est vraiment pas la peine d’avoir fait tuer tant de monde, d’avoir tant souffert pour conquérir des contrées aussi déshéritées… Mais en prêtant un peu d’attention aux choses qui m’entourent, mes idées se modifient peu à peu. D’abord, nous rencontrons à chaque instant de nombreux villages. Le pays est très habité et sa population est très dense. Tous ces gens-là boivent évidemment et, de fait, il y a des citernes dans tous les villages. De plus, ce que j’ai pris pour des plaines incultes et désertes, ce sont en réalité d’immenses champs qui viennent d’être ensemencés. Partout, il y a des rigoles, qui permettront à l’eau des pluies de séjourner dans les champs et de les irriguer… Notre première étape nous conduit à Maltem, puis de là à Affadé, qui est une vraie ville fortifiée, ressemblant beaucoup à Koussouri. La population est accueillante.