missions étaient de retour à Koussouri où elles ramenaient leurs prisonniers et des troupeaux considérables.
À cette date, la colonne d’opérations contre Rabah est disloquée. Chacun des chefs de mission reprend le commandement de ses troupes. La mission Saharienne, sous les ordres du capitaine Reibell, fait ses préparatifs de départ.
Quarante pirogues ont été réquisitionnées par mes soins. Elles doivent porter le grain nécessaire à la nourriture des troupes et quelques vivres aux Européens. Deux baleinières en acier et les embarcations en bois sont également mises à la disposition du capitaine Reibell, pour lui permettre le transport de ses malades et de ses blessés. Une centaine d’hommes avec le capitaine prendra la route de terre, et sera accompagnée d’un fort convoi de bœufs, destiné à donner aux hommes la ration de viande.
Le capitaine de Lamothe reçoit l’ordre d’aller occuper Bousso, le lieutenant Kieffer d’aller s’installer à Maïnheffa. Des troupeaux de bœufs et de moutons ont déjà été dirigés sur ces points depuis quelque temps, grâce au sultan du Baguirmi. Ces mesures permettront à la mission Saharienne de trouver de la viande sur tout son parcours. En outre, les postes de Fort-Archambault et de Gribingui ont reçu les instructions nécessaires pour pourvoir au ravitaillement des 250 hommes qui rentrent, et pour disposer en leur faveur du quart de leurs approvisionnements. Tout étant ainsi réglé, la mission Saharienne se met en route pour la France sans tarder. Je conserve encore quelque temps à ma disposition la mission Afrique Centrale et le capitaine Joalland, pour ne pas me démunir tout de suite d’une trop grande quantité de monde. Après quoi, je décide de nous établir définitivement sur la rive droite en face de Koussouri. Ce point que j’ai déjà fait occuper, pendant la marche sur Dikoa, commande à la fois le Logone et le Chari. Il est d’une importance capitale au point de vue stratégique. Malheureusement, le terrain n’est pas très élevé au-dessus du niveau du fleuve. Il est à craindre que dans les très grandes crues, il ne soit légèrement inondé. Enfin, nous n’avons pas le choix et l’on commence la