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d’épines qui déchirent les chairs et entrent sous la peau, causant aux malheureux qui vont à pied des douleurs intolérables. On peut faire tout au plus des étapes de dix-huit kilomètres par jour.


près de maïnheffa, les pirogues montées par m. foureau.

Enfin nous avançons tout de même, lentement mais sûrement. Nous atteignons Magbala près de Maïnheffa le 14 avril. C’est là que je vois Foureau. Après la superbe expédition qu’il venait de faire à travers le Sahara, après les périls et les souffrances endurés, il avait terminé sa tâche. Son rôle d’explorateur scientifique était fini. Aussi s’était-il décidé à rentrer en France, laissant son escorte à ma disposition. Je lui fournis des embarcations convenables pour effectuer son retour et je conservai pour nous un convoi de pirogues de Koussouri, qu’il avait monté à notre intention.

Ces pirogues, quoique faisant eau de toutes parts, nous permirent de licencier presque tous nos porteurs et par suite d’alléger sensiblement notre convoi.

Nous passons, Foureau et moi, une bonne partie de la nuit à deviser. Il me raconte les longues étapes sans eau, qu’ils ont faites dans les solitudes sahariennes, et les périls qu’ils ont