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dans une aventure qui n’offrait pas grande chance de réussite, si bien que je reçus l’ordre de surseoir à mon départ. Grâce aux démarches pressantes que je fis, j’obtins enfin de partir, en employant non plus la route du Niger, mais la voie du Congo. On devait m’envoyer des instructions, dès que M. de Brazza, qui était en route pour la France, serait arrivé. Il ne tarda pas du reste longtemps, car j’eus le plaisir de le rencontrer à Marseille au moment où il débarquait, la veille de mon départ.


m. huntzbüchler d’après le « monde illustré ».

Arrivé à Libreville, j’exposai ma situation à M. Dolisie, le gouverneur, qui m’engagea à prendre la route de la Likouala aux Herbes ou de la Sanga et qui sollicita immédiatement des instructions du ministère. Je profitai de mon séjour à Libreville pour faire démonter pièce par pièce toute la chaudière de mon vapeur, qui n’aurait pas été transportable par la route des caravanes, et j’envoyai à Loango Huntzbüchler et Vival avec notre matériel. Je ne tardai pas à les y rejoindre et l’on commença immédiatement les transports pour Brazzaville.

On a bien souvent décrit cette route de Loango à Brazzaville. Les uns l’ont représentée comme tout à fait agréable à parcourir ; les autres, comme un trajet infernal. La vérité, en cela comme en bien d’autres choses, est entre les deux opinions.

Le transport de 1500 à 2000 charges a toujours été une besogne très longue et très pénible. La route ou plutôt la piste longue de plus de 500 kilomètres, suffisamment praticable en