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leur. Outre le plaisir que j’eus à rendre quelques services, entre autres à faire la reconnaissance de la haute Mamberé avec le vapeur Courbet, j’en retirai un enseignement complet et un grand profit.

Au contact de cet homme qui ne s’emportait jamais, on acquérait malgré soi les qualités de calme et de patience sans lesquelles on n’obtient rien en Afrique.

Aussi, quand, après une année de séjour, il m’envoya dans le Haut Oubangui aux ordres du colonel Monteil qui venait d’être nommé Commandant supérieur du Haut Oubangui, n’étais-je plus un novice. Je passai encore quelques mois dans l’Oubangui où je commandai la région située entre Ouadda et Mobaye, après quoi, fatigué et malade, je rentrai en France, après une absence de 33 mois.

La petite expérience que je venais d’acquérir n’avait fait que fortifier mon désir d’arriver au Tchad. Mizon avait eu aussi le grand lac pour objectif. Après un remarquable voyage jusqu’à Yola, il avait tenté une deuxième expédition qui, grâce aux intrigues de la Compagnie du Niger, venait d’échouer lamentablement. Je résolus de reprendre son œuvre pour mon propre compte et je m’adressai à M. Delcassé, alors ministre des Colonies. Je reçus de lui l’accueille plus aimable et le plus cordial. Il s’intéressa vivement à moi et m’autorisa à reprendre l’exploration de Mizon. Il m’accorda tout de suite les crédits nécessaires pour la construction d’un vapeur démontable qui fut nommé Léon-Blot, destiné à remonter le Niger, la Bénoué et le Maio Kebbi à l’époque des hautes eaux. On devait créer un poste à Bifara servant de base d’opérations pour tenter un transport par terre jusqu’au lac Tubury, communiquant, dit-on, avec le Logone.

Tous mes préparatifs étaient faits. Je m’étais assuré la collaboration d’un des compagnons de Mizon, M. Huntzbüchler, et je me tenais prêt à partir, quand je fus arrêté. Nos rapports avec l’Angleterre n’étant pas assez cordiaux, il avait paru au successeur de M. Delcassé, M. Chautemps, que l’on s’engageait là