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oiseau sultan tué par m. de mostuejouls sa hauteur est de 1 mètre, ses ailes de 1m50 d’envergure.

Nos préoccupations sont d’un ordre moins relevé. Nous classons tout bonnement ce gibier en deux espèces principales : celle qui se mange et celle qui ne se mange pas. Les canards, qui font partie de la première catégorie, sont excellents, à l’exception toutefois de celui d’une très grosse taille, que l’on appelle canard armé, car il porte au sommet des ailes, à la deuxième articulation, une espèce d’os pointu qui doit lui servir à se défendre contre les oiseaux de proie. Sa chair est très dure et de mauvaise qualité. Outre les canards, nous rencontrons à chaque instant, comme gibier à plume, des bandes de pintades. Aussi la cuisine est-elle abondamment pourvue.

C’est une chance, d’ailleurs, qu’il en soit ainsi, car à proximité de la rivière, il n’y a pas beaucoup de villages, et les malheureux habitants, qui s’y trouvent en butte depuis de nombreuses années aux razzias des chasseurs d’esclaves de Senoussi, ne peuvent offrir de grandes ressources pour les ravitaillements. Nous trouvons seulement à compléter le mil nécessaire à la nourriture de nos hommes, dont la ration consiste surtout en viande d’hippopotame.

À l’époque des eaux basses, cet animal pullule dans le Gribingui, au point d’être un véritable danger pour les petites pirogues