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montagne de nyellim devant togbao, où se passa le combat du mois d’août 1899.

Nous voilà donc à une vingtaine de kilomètres de notre ennemi. C’est là que sont tombés les nôtres. On allume des torches et à leur lueur on va reconnaître le terrain. Le tata occupé par les Baguirmiens, lors de la journée de Togbao, est encore en bon état. Çà et là, des ossements et des squelettes blanchis reposent sur le sol. Quelques étuis de cartouches, quelques mallettes en bois cassées, les rigoles creusées autour des tentes, c’est tout ce qui reste pour témoigner qu’une bataille a eu lieu en cet endroit.

On me dit que les Nyellims et leur chef Togbao sont dans leur village, mais ils ne se décident pas à venir. J’avoue que cette attitude me surprend. Togbao est l’ennemi de Gaye, qui est l’ami de Rabah ; il devrait donc être pour nous, d’autant qu’il me connaît et qu’un de ses hommes est remonté avec moi au Gribingui en 1897. Je lui ai même fait cadeau d’un fusil à piston.