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second-maître mécanicien Brugel et la compagnie Jullien. Le grand chaland est à la remorque et contient les deux pièces de 80 millimètres et une pièce de 65 millimètres de débarquement. L’artillerie de la flottille se compose d’un canon, à tir rapide de 37 millimètres et d’un canon Hotchkiss à cinq tubes du même calibre.


le maréchal des logis baugnies.

En principe, la flottille doit suivre la colonne de terre, de façon que tout le monde puisse camper au même endroit. Mais, par exception et pour la première journée, l’étape fixée est Ordjera, au confluent du Bahr-Sara et du Chari. On y signale des cavaliers de Rabah. Il faut donc occuper ce point solidement pour que le passage du Bahr-Sara, large de 3 à 400 mètres, puisse s’effectuer sans incident. À onze heures, nous atteignons le point réputé dangereux ; il n’y a personne sur les rives ; la compagnie Jullien débarque aussitôt et prend ses dispositions de combat. Pendant ce temps, nous remontons à quelques kilomètres plus haut, pour opérer le transbordement des troupes venant par terre.

Elles ne tardent pas à arriver ; mais tout le monde est trempé jusqu’aux os ; toutes les rivières sont débordées, les herbes très hautes. Le trajet, me dit Robillot, est des plus fatigants, d’autant que les guides que l’on s’est procurés parmi les Baguirmiens, pris d’une peur intense, ont complètement perdu la tête. Ils ne reconnaissent plus leur chemin. On est obligé d’en renvoyer quelques-uns, dont on ne peut rien tirer. Ils nous quittent avec une joie sans mélange.

Il ne reste avec nous qu’une douzaine d’individus armés de