Page:Gentil, La chute de l’empire de Rabah, Hachette, 1902.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

séparément, présentassent des faits rigoureusement vrais. En bloc, au contraire, on pouvait parfaitement comprendre que les envoyés que nous avions ramenés étaient des gens de Rabah. C’était ce que je souhaitais. De plus, la demande d’un cheval noir avec une tache blanche au front, semblait, par sa recherche du détail, éloigner de l’esprit de l’auteur de la lettre toute préoccupation importante. En un mot, je voulais que ma lettre ne donnât à Senoussi aucune arrière-pensée et qu’il me renvoyât mon agent.


azreg, envoyé de senoussi, venu en france avec m. gentil.

D’autre part, M. Prins recevait de moi une lettre conçue dans le même sens. Il perdit même trois jours à rechercher le fameux cheval, et il revint tout naturellement vers moi, ayant laissé la majeure partie de ses bagages chez Senoussi où il comptait retourner.

Je poussai un soupir de satisfaction en revoyant notre compagnon bien portant, très gai, et ne se doutant pas des mauvaises nuits qu’il m’avait fait passer. Il était accompagné de deux personnages que nous connaissions bien, El Hadj Tekour et Azreg. Le moment était venu de causer un peu de l’affaire Crampel.

Les deux pauvres envoyés, dès que j’abordai ce sujet jusque-là écarté, tremblèrent de frayeur, et leur terreur ne fit que s’augmenter, quand, au lieu des messagers de Rabah qu’ils comptaient voir, ils se rencontrèrent avec des Baguirmiens.

Ils m’assurèrent que Senoussi n’était pour rien dans le meurtre de Crampel, dont l’instigateur avait été Rabah. Je leur déclarai