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en avait eu la charge pendant mon absence, m’apprit que Prins s’était rendu chez Senoussi depuis quinze jours. Il n’avait pas eu la précaution de réclamer un otage au chef musulman, si bien que j’étais très inquiet sur le sort de notre agent.


lamana, deuxième baguirmien venu en france avec m. gentil.

Je décidai de le faire revenir. Mais pour ne pas créer de complications, il me fallait user de ruse. J’écrivis donc à Senoussi une lettre, dont voici quelques extraits :

… Après les salutations… nous vous informons que nous avons atteint les eaux du lac Tchad. Nous avons traversé tous les pays de Rabah. Nous y avons reçu le meilleur accueil. J’ai avec moi des envoyés. J’ai donc beaucoup de choses à vous dire, mais il vaut mieux que ces choses soient confiées à quelqu’un de sûr, qu’écrites sur un papier pouvant se perdre. Je vous prie donc de me renvoyer M. Prins pour que je le mette au courant de la situation. Je lui écris de ne prendre de ses bagages que le strict nécessaire, afin qu’il ne perde pas de temps ; le reste, vous voudrez bien le faire mettre en lieu sûr pour qu’il n’y ait rien de perdu. Je désire que vous m’envoyiez pour vendre, un cheval noir avec une tache blanche au front…

Gentil.


Cette lettre, à laquelle je conserve sa forme de traduction arabe, était ponctuée pour que les différentes phrases, prises