dans la direction de Hadjer-el-Hamis ou « Pierre du Jeudi ». C’est un lieu de pèlerinage célèbre.
Le fleuve Chari, en se déversant dans le Tchad, forme une série de bancs qui s’étendent sur une zone de 1 000 mètres environ. On peut prévoir que, peu à peu, de nouvelles îles se formeront là et que des passes nouvelles s’établiront entre elles. Une fois cette zone de bancs franchie, on est en eau très profonde : le Tchad est donc navigable. C’était ce qu’il importait avant tout de savoir. Si loin que la vue s’étendait, on n’apercevait plus aucun arbre sur les îles de la rive. M’étant informé si nous pouvions trouver du bois, notre pilote me dit qu’il n’y en avait qu’au Kanem. Plus de bois pour alimenter la chaudière du Léon-Blot, c’était l’impossibilité de continuer… On aurait pu, il est vrai, revenir sur ses pas, créer un poste à bois, y déposer tout notre matériel et embarquer du combustible dans les deux baleinières et sur le vapeur. Mais nous étions cinquante en tout. Devions-nous laisser une vingtaine d’hommes en arrière, les exposer à être massacrés et compromettre les résultats acquis ? Je ne le pensai pas, et ce fut aussi l’opinion de mes collaborateurs. Le retour fut donc décidé.