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NOTICE


SUR LA VIE ET LES OUVRAGES D’ORIGÈNE.

En étudiant l’histoire de l’esprit humain, ses traditions et ses monuments depuis la naissance du christianisme, on ne sait ce qui doit étonner davantage : ou la foi, la science, la sagacité et la soumission qui ont, dès l’aurore même de l’Église, tout découvert, tout éclairci, tout reconnu, et maintenu, toujours visible, le flambeau de la lumière catholique, enchaînant ainsi les derniers temps aux premiers ; ou bien la subtilité et les égarements des Chrétiens successifs qui, cherchant sans cesse à s’égarer de l’unité universelle, ont cru, et semblent croire encore, ou qu’il y avait des questions de dogmes, de rites, de doctrines et de conscience qu’ils pouvaient entendre et interpréter autrement qu’aux époques primitives ; Ou bien encore que les décisions de ces époques primitives, souveraines en matière de foi, à cause de leur proximité des enseignements de Jésus-Christ, de ses Apôtres et de ses disciples, avaient été altérées et commentées dans un autre esprit que celui de la vérité et du maintien le plus fidèle de la doctrine et de la tradition de l’Évangile.

Si ces dissidents, que nous devons plaindre et éclairer, au lieu de les blâmer et de les maudire, voulaient encore justifier leurs erreurs ou leurs accusations par ces vulgaires reproches d’ambition, d’une part, et de crédulité, de l’autre, nous serions, sans doute, bien fondés à leur répondre qu’ils la méritent eux-mêmes plus encore que nous peut-être ; car si, pendant les dix-neuf siècles de développemens du christianisme, on peut remarquer, dans les quinze premiers, des