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XVII. Il suffira, pour les amis sincères de la vérité, des autorités que nous avons citées ; quant à ses ennemis, ils sont décidés d’avance à ne rien croire. En effet, l’Esprit saint, pour exciter en nous un saint tremblement, n’a-t-il pas dit, par la bouche des Apôtres : « Seigneur, qu’est-ce qui a eu foi dans vos enseignements[1] ? » C’est pourquoi soyons fidèles à Dieu, afin qu’il accomplisse ses promesses envers nous. Croyons donc, mes frères, selon la tradition des Apôtres, que le Verbe-Dieu est descendu des cieux dans le sein de la Vierge Marie, qu’il s’y est incarné, qu’il y a pris une ame humaine, participant toutefois de la Divinité, et prenant part à tout ce qui est de la nature humaine, excepté le péché, et tout cela pour réparer la déchéance d’Adam, et pour donner le bonheur de l’immortalité à ceux d’entre les hommes qui croiraient sincèrement en lui. Ainsi, tout nous démontre que c’est lui qui est le Verbe de vérité, ne faisant qu’un avec le Père, créateur de tout ce qui est avec l’aide de son Verbe, qui ensuite, après l’accomplissement des temps, a été envoyé sur la terre, par son Père, pour le salut des hommes. Sa venue dans le monde a été annoncée par la loi et les prophètes. Né du Saint-Esprit et de la sainte Vierge, il a donc paru sur la terre comme un homme nouveau, participant de la Divinité par ce qu’il tient de son Père, comme son Verbe ; participant de la terre, comme descendant d’Adam, par l’incarnation de la sainte Vierge. Ainsi, il a été ici-bas un Dieu corporel à la fois et un homme parfait ; car il a été réellement fait homme, sans fiction et sans modification.

XVIII. Ainsi, le Christ, tout Dieu qu’il était, a manifesté toute son humanité lorsque, étant sur la terre, il s’est montré assujéti à la faim[2] et au travail[3], lorsqu’il a souffert la fatigue et la soif, lorsqu’il fuit tout tremblant devant ses ennemis, lorsqu’il se soumet au sommeil, lui qui, comme Dieu, n’a besoin d’aucun repos ; il est encore

  1. Is. liii, 1.
  2. Mat. iv, 2.
  3. Id. xxvi, 57.