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le Verbe accomplit ; c’est par ce qui est rendu visible dans la personne du Fils, que nous croyons au Père. Mais toute notre foi se résume dans la croyance en un Dieu unique ; c’est ce Dieu unique qui veut dans le Père, qui obéit dans le Fils, qui enseigne la sagesse dans le Saint-Esprit : le Père, au-dessus de toutes choses ; le Fils, qui est par toutes choses ; et le Saint-Esprit, qui est dans toutes choses[1]. Ainsi, nous ne saurions concevoir l’unité de Dieu, sans croire en même temps au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Les Juifs, par exemple, ont bien glorifié le Père, mais ils ne lui ont pas rendu grâce ; ainsi, ils ont méconnu le Fils[2] : d’autres ont bien reconnu le Fils, mais ils n’ont pas cru au Saint-Esprit ; c’est comme s’ils l’avaient nié. Or le Fils, qui connaît les conseils et la volonté du Père, parce qu’il veut être glorifié ainsi, et non autrement, expliqua le mystère de la Trinité, lorsqu’après sa résurrection il dit à ses disciples : « Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit[3]. » Or, quiconque n’accomplit pas ce précepte dans tous ses points, ne glorifie point Dieu pleinement. C’est par cette Trinité que Dieu est glorifié ; car le Père a la volonté ; le Fils, l’action ; le Saint-Esprit, la manifestation. C’est là ce qu’enseignent partout les saintes Écritures.

XV. Mais, dira-t-on peut-être, en désignant le Fils dans le Verbe, c’est comme si vous présentiez un nouveau Verbe. Saint Jean parle du Verbe, il est vrai, mais ce n’est que par allégorie ; car, en parlant de ce Verbe de Dieu qui était dès le commencement, et qui a été ensuite envoyé sur la terre, il a dit après dans l’Apocalypse[4] : « Je vis ensuite le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc ; et celui qui était monté dessus s’appelait le Fidèle et le Véritable, qui juge et qui combat justement. Ses yeux étaient comme

  1. Éphés. iv, 6.
  2. Luc, xvii, 16.
  3. Mat. xxiii, 19.
  4. Apoc. xix, 11.