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et par l’union de l’infini avec le fini, a mis, par l’inviolable conception de la Vierge Marie, son essence divine dans un corps mortel, et s’est ainsi fait homme exempt de souillure : il est à la fois entièrement homme et entièrement Dieu, opérant par sa toute-puissance, dans sa chair sacrée, des choses au-dessus de la nature de la chair, et dans son humanité sainte, des choses en dehors de sa divinité même. Son corps n’a aucune action divine, et sa divinité ne fait rien d’humain ; sa divinité et son humanité conservent ainsi chacune leur propre nature, coopérant, chacune en ce qui leur convient, à l’acte divin de l’humanité du Verbe, qui est exempte de toute infirmité. C’est ce qui explique pourquoi Béron, confondant sans raison, et puis séparant de même la divinité et l’humanité du Christ, aboutit à une négation absolue : ne voyant pas que le même acte opéré par les deux natures suppose leur intime union et leur coexistence.