étonner, puisque Jésus-Christ notre Seigneur disait lui-même à ceux qui n’avaient pas foi en lui : « Si vous croyiez à Moïse, vous croiriez aussi à moi, car c’est de moi qu’il a écrit : Mais si vous ne croyez point à ses paroles, comment croirez-vous à ce que je vous dis ? » De plus, je lis dans Marc, l’un des Évangélistes : « Commencement de l’Évangile de Jésus-Christ, comme il est écrit dans le prophète Isaïe : “Voilà que j’envoie devant votre face mon Ange qui préparera le chemin devant vous.” C’était nous montrer que l’Évangile a pour origine les Écritures des Juifs. Que signifie donc l’objection suivante du Juif de Celse : « Si quelqu’un vous a prédit que le Fils de Dieu descendrait parmi les hommes, ce prophète nous appartient et il a été inspiré par notre Dieu ? » De ce que Jean qui baptisa Jésus-Christ était Juif, que peut-il inférer contre le Christianisme ? Il ne s’ensuit pas que tous ceux croient, qu’ils aient été Gentils ou Juifs avant d’embrasser l’Évangile, doivent observer la loi mosaïque interprétée dans son sens littéral.
V. Il ajoute ensuite que « Jésus fut châtié par les Juifs comme ses crimes l’avaient mérité. » Nous ne reviendrons pas sur cette calomnie, à laquelle nous avons déjà suffisamment répondu. Mais, puisque le Juif traite de contes ridicules et surannés les dogmes des chrétiens sur la résurrection des morts, le jugement de Dieu, la récompense destinée aux justes, et le feu qui est préparé pour les méchants ; puisqu’à l’entendre, le Christianisme est renversé du moment que les chrétiens n’enseignent là-dessus rien de nouveau, il faut répondre à cela que notre Jésus s’apercevant que les actions des Juifs n’étaient nullement conformes aux enseignements des prophètes, les avertit en parabole que le royaume de Dieu leur serait enlevé pour être donné aux Gentils. Aussi voyons-nous, suivant cette prédiction, les Juifs d’aujourd’hui, dépourvus de la lumière nécessaire pour l’intelligence des Écritures, se repaître de fables et de rêveries, pendant que
