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ORIGÈNE.

apprit à juger des aliments selon la vérité et l’esprit : « N’appelle point impur, lui dit-il, ce que Dieu a purifié. »

À la suite de cette vision, l’Esprit de vérité introduisant Pierre dans le sanctuaire de toute vérité, lui enseigna beaucoup de choses qu’il ne pouvait porter lorsque Jésus conversait avec lui selon la chair. Mais l’occasion se représentera ailleurs de discuter cette matière, lorsqu’il s’agira du sens littéral de la loi mosaïque.

III. Il faut maintenant convaincre Celse d’ignorance, quand son Juif, s’adressant à ceux de sa nation qui croient en Jésus, leur fait ces reproches : « Quelle extravagance vous poussait à abandonner la loi de vos pères, etc. ? » Je le demande, ont-ils abandonné la loi de leurs pères les hommes qui censurent par ces mots tous ceux qui négligent de l’étudier ? « Dites-moi, vous qui lisez la loi, n’entendez-vous pas ce que dit la loi : il est écrit qu’Abraham eut deux fils. » Et tout ce qui suit jusqu’à ces mots, « Tout ceci est une allégorie. » Ont-ils abandonné la loi de leurs pères ceux qui l’ont constamment sur les lèvres, et qui raisonnent ainsi ? « La loi même ne le dit-elle pas ? Car il est écrit dans la loi de Moïse : Vous ne tiendrez point la bouche liée au bœuf qui foule les grains. Est-ce que Dieu se soucie des bœufs ? et n’est-ce pas plutôt pour nous-mêmes qu’il a fait cette ordonnance ? Oui sans doute, c’est pour nous que tout est écrit, etc. » Mais le Juif de Celse aime mieux tout confondre, tandis qu’il aurait donné plus de vraisemblance à son accusation s’il avait dit : « Quelques-uns d’entre vous ont renoncé à nos antiques coutumes sous prétexte d’allégories et de sens figuré. D’autres, en recevant le sens spirituel dont vous faites tant de bruit, ne laissent pas d’observer les cérémonies de la loi. Il en est enfin qui, se bornant au sens littéral, et y renfermant toute l’interprétation spirituelle, veulent tout à la fois et reconnaître Jésus pour comme leurs pères, aux prescriptions de Moïse. »