des magiciens, eux qui bravaient tous les périls pour établir une religion qui proscrit les arts magiques ?
XXXIX. Ce que Celse écrit pour exciter des rires impies ne mérite nulle réfutation. Qu’importe qu’il dise : Dieu, que sa nature rend incapable de s’éprendre d’amour pour la forme humaine, embrassa cependant la mère de Jésus parce qu’elle était belle. Il aurait au moins dû choisir une femme dans l’opulence, une princesse, dont personne ne se fût encore approché. Le facétieux sophiste continue en ces termes : Mais ni la puissance du Dieu, ni les excuses pour couvrir sa faute, ne la dérobèrent au courroux de l’artisan qui la chassa de sa maison. Rien de tout cela donc n’appartient au royaume de Dieu. Ne semble-t-il pas entendre ces insulteurs de carrefour, qui accablent les passants d’outrages non motivés.
XL. Il tire ensuite de saint Matthieu, et peut-être aussi des autres évangélistes, ce qui est dit de la colombe descendue sur le Sauveur, lors de son baptême par Jean, et il voit dans ce fait une fable. Enfin, après avoir combattu victorieusement, comme il le croit, la naissance miraculeuse de Jésus, il passe aux événements de sa vie, mais sans suivre aucun ordre, s’abandonnant aux élans de la haine, qui l’égaré. Car on sait que les hommes entraînés par cette passion disent sans examen tout ce qui leur vient à la bouche, et ne peuvent formuler avec sagesse et avec ordre leurs accusations. S’il avait pu conservée l’ordre logique, Celse aurait suivi l’Évangile, en réfutant toutes ses histoires depuis la première jusqu’à la dernière. Au contraire notre ennemi, qui sait tout, passe subitement de la naissance de Jésus à la colombe, figure du Saint-Esprit, qui descend sur lui lors de son baptême. Puis H attaque les prédictions sur la venue du Messie ; ensuite il revient à l’étoile qui annonça la naissance du Sauveur et aux mages qui arrivèrent d’Orient pour l’adorer. C’est ainsi qu’en parcourant son livre on trouve tous les faits confondus, preuve palpable de la témérité vaine qui lui a
