de l’univers, et sur les nombreux déluges, dorai le dernier fut celui de Deucalion. Par quête arguments notre accusateur prouve-t’il qu’il y a eu plusieurs conflagrations de la terre jusqu’à celle causée par Phaëton, et plusieurs déluges antérieurs à celui dont fut préservé Deucalion ? S’il nous objecte : les dialogues de Platon, nous répondrons que dans l’âme pure de Moïse, élevée au-dessus des choses créées et toute livrée à Dieu, habitait un génie bien plus divin que celui de Platon et d’aucun autre sage grec ou barbare. Que si notre adversaire nous demande de lui démontrer ce fait, c’est à lui d’abord à prouver toutes ses vagues propositions. Nous prouverons ensuite les nôtres.
XX. Du reste il avoue lui-même, malgré lui, que le monde n’a pas encore dix mille ans d’antiquité, puisqu’il dit que les premiers événements, constatés par les monuments écrits, sont récents, et ne paraissent anciens aux yeux des Grecs, que parce que les déluges et les conflagrations ont fait oublier les faits antérieurs. Pour tous ces cataclysmes, Celse ajoute aveuglément foi aux docteurs d’Egypte, maîtres die tous les autres, dont l’éclatante sagesse adora jadis les animaux sans raison, et s’efforça, par ses enseignements mystérieux, ses rêveries abstraites, d’établir comme logique une telle manière d’honorer Dieu. Lorsque les Égyptiens exaltent leur doctrine sur le culte des animaux, on les proclame sages : si quelqu’un confesse la loi qui rapporte tout au Dieu unique et universel, il est regardé par Celse et ses pareils comme un homme vulgaire 5 Us le disent inférieur à celui qui adore non-seulement les génies, mais même les animaux, même les créatures sans raison, par une impiété qui surpasse même l’absurde métempsycose qui fait émigrer lés âmes célestes dans des corps d’animaux, tant privés que sauvages. En racontant de telles fables, les prêtres du Nil sont censés révéler les mystères de la nature ; quant aux histoires et aux lois, laissées par Moïse à sa nation, on les appelle de vains rêves, on ne croit pas qu’elles puissent avoir un sens surnaturel.
