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ET LES OUVRAGES D’ORIGÈNE.

posés presque aux sources du Christianisme, il faut remarquer d’abord que leurs auteurs, ces confesseurs de la vérité, semblent avoir été au-devant de toutes les difficultés, de toutes les objections, de toutes les dissidences que l’esprit d’orgueil et de controverse des siècles postérieurs a voulu élever contre la Religion chrétienne et dans le sein de l’Église catholique. Il n’y a pas un mystère dans les Actes, pas une obscurité dans les textes, pas une cérémonie dans le culte, qu’Origène et les autres Pères de l’Église n’aient expliqué et justifié. La création, la révélation, la Trinité, l’Incarnation du Verbe, la présence du Saint-Esprit, les Sacrements, le Baptême, la Communion, le célibat ecclésiastique, les signes et les symboles chrétiens, l’interprétation téméraire des Livres sacrés, la hiérarchie et l’autorité de l’Église, enfin tout ce qui, depuis cette époque de lumière et de foi, a été l’objet des discussions les plus subtiles et des dissensions les plus affligeantes, avait été pénétré, éclairci et décidé par le génie, la science, l’esprit de vérité et de piété des disciples, des compagnons et des premiers successeurs des apôtres.

Et lorsque, de ce point de vue, on suit le déroulement du Christianisme jusqu’aux temps les plus modernes, et qu’on voit, encore aujourd’hui, l’Église catholique conserver et observer avec la même exactitude tous les dogmes et tous les rites si merveilleusement établis par ceux dont la mission et le droit ne peuvent être contestés ; lorsqu’on voit, malgré les sophismes et les persécutions, cette Église toujours unie dans le maintien de la doctrine et de la discipline, ne s’écarter, sur aucun point, des préceptes et des décisions proclamés au temps du Verbe vivant et conservés jusqu’à nos jours, par des docteurs admirables, des martyrs, des saints et des conciles, on ne peut douter que l’Église catholique possède, par les livres et la tradition, toutes les vérités de la religion chrétienne. L’ignorance, l’aveuglement, l’obstination, la mauvaise foi, ou le sentiment plus déplorable encore de l’intérêt humain, peuvent seuls le contester ou le méconnaître. Pour s’en convaincre, il suffit, en effet, de lire les Pères de l’Église, puis de consulter les livres que les évêques catholiques ont admis sous l’autorité des conciles et des papes ; puis d’examiner si les doctrines et les rites ne sont pas, selon les mouvements séculaires, le culte et les dogmes prescrits, recom-