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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

tiens de la faveur divine, dit-il, dans le Théagé, un démon qui m’accompagne depuis l’enfance, et qui m’avertit. C’est une voix qui, lorsqu’elle s’élève, me détourne de ce que je vais faire, mais qui ne m’excite jamais. » Exéceste, tyran des Phocéens, portait à l’une de ses mains deux anneaux magiques, et par le son qu’ils rendaient en s’entrechoquant, jugeait du moment où il devait agir. Il fut cependant tué par ruse, bien que le bruit de ses anneaux lui eût d’avance présagé cette mort, comme le dit Aristote, dans son livre sur la république des Phocéens. Nous citerons en outre, parmi les Égyptiens qui jadis furent hommes, mais que leurs semblables ont déifiés, Hermès de Thèbes, Esculape de Memphis, Tiresias et Manto de Thèbes, comme dit Euripide ; et Hélène, Laocoon, Ænone et Crénus, tous quatre de Troie. Ce Crénus, l’un des Héraclides, fut, dit-on, un devin remarquable. Nous citerons encore Jamus d’Élide, de qui descendent les Jamides, et Polyde, qui fut célèbre à Argos et à Mégare. C’est de lui que parle le poète tragique. Qu’est-il besoin de citer Télème, qui fut le devin des cyclopes, et qui prédit à Polyphème le coup dont le frapperait Ulysse, dans le cours de ses voyages ; ou bien Onomacrite d’Athènes, ou Amphiaraüs que l’on dit antérieur d’une génération à la prise de Troie, et qui fut l’un des sept chefs qui combattirent devant Thèbes ; ou Théoclymène de Céphalonie, ou Telmesse de Carie, ou Galéus de Sicile ? Outre ceux-là, il en fut encore d’autres, tels que, Idmon, l’un des Argonautes, Phémonoé, la pythonisse de Delphes, Mopsus fils d’Apollon et de Manto et originaire de Pamphylie, Amphiloque, fils d’Amphiaraûs et originaire de Cilicie, Alcméon d’Acarnanie, Anlas de Délos et Aristandre de Telmesse qui suivit Alexandre. Philochore, dans le premier livre de son traité sur l’art divinatoire, rapporte qu’Orphée aussi fut devin. Théopompe, Éphore et Timée, parlent d’un devin nommé Orthagore ; Pythocie de Samos, dans le quatrième livre de son histoire d’Italie, fait mention d’un autre devin nommé Caïus-Julius-Nepos. Mais de tous les Grecs dont nous avons cité les noms, les uns furent des brigands et des voleurs, comme dit l’Écriture, et la plupart