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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

le poète Archiloque était déjà connu après la vingtième Olympiade, puisqu’il parle de la destruction de Magnésie comme d’une calamité récente. On rapporte que Simonides fut contemporain d’Archiloque, et que Callinus n’est pas d’une époque beaucoup plus reculée ; car Archiloque parle de la destruction de Magnésie, et Callinus de l’état florissant de cette ville. Mais Eumèles de Corinthe était d’une époque plus reculée ; car les historiens rapportent qu’il connut Archias, le fondateur de Syracuse. Je suis entré dans de pareils développements, parce qu’on range surtout les poètes cyniques parmi les plus anciens poètes. On rapporte que les Grecs aussi ont eu de nombreux devins ; les Bacides, par exemple, l’un béotien, l’autre arcadien, ont rendu, dit-on, une foule d’oracles. Ce fut par le conseil de l’athénien Amphilyte que Pisistrate consolida son œuvre tyrannique ; ce fut Amphilyte qui lui indiqua le moment favorable pour s’emparer du pouvoir. Je passe sous silence Comète de Crète, Cinyras de Chypre, Admète de Thessalie, Aristée de Cyrène, Amphiaraüs d’Athènes, Timoxène de Corcyre, Démœnète de Phocée, Épigènes de Thespies, Nicias de Carystie, Ariston de Thessalie, Denis de Carthage, Cléophon de Corinthe, Hippo, la fille de Chiron, et Beo, et Manto, et la foule des sybilles, la sybille de Samos, celle de Colophon, celle de Cumes, celle d’Érythrée, celle de Pytho, celle de Taraxandre, celle de Macétis, celle de Thessalie, celle de Thesprotis ; et Calchas et Mopsus, tous deux contemporains du siége de Troie. Mais Mopsus était plus âgé, puisqu’il avait été l’un des argonautes. On dit que Battus de Cyrène est l’auteur du traité sur l’art divinatoire appelé Divination de Mopsus. Dorothée, dans la première partie de sa compilation, rapporte que Mopsus a entendu Alcyon et Coroné. Le grand Pythagore se livra toujours à l’étude de la divination, et eut foi dans les oracles de cet art. Il en fut de même d’Abaris l’hyperboréen, d’Aristée de Marmora, du crétois Épiménides qui vint à Sparte, et du mède Zoroastre, et d’Empédocle d’Agrigente, et de Phormion de Sparte, et de Polyaratus de Thasos, et d’Empédotime de Syracuse, et enfin, et surtout, de l’athénien Socrate. « Je