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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

Celui qui agit ainsi, l’Écriture le nomme voleur ; aussi dit-elle : « Mon fils, ne sois pas menteur, car le mensonge conduit au vol. » Cependant, ce que le voleur a dérobé n’en est pas moins pur et vrai, que ce soit de l’or ou de l’argent, un discours ou un dogme. C’est pour cela que les dogmes dérobés par les philosophes grecs sont en partie conformes à la doctrine de la vérité ; mais les philosophes n’en savent le sens que par conjecture, et à l’aide des arguments de la dialectique. Or, ils les comprendront d’une manière sûre et positive s’ils veulent se faire les disciples de Jésus-Christ.

CHAPITRE XXI.
En comparant les époques respectives, il prouve que les institutions et les lois des Hébreux sont de beaucoup plus anciennes que la philosophie grecque.

À l’égard du larcin qu’ils ont fait de leurs dogmes à la philosophie hébraïque, nous en traiterons un peu plus tard. Il nous faut d’abord, pour procéder méthodiquement, parler du temps où Moïse a vécu. L’examen de cette date prouvera, d’une manière incontestable, que la philosophie hébraïque est la plus ancienne de toutes. Tatien, dans son discours contre les gentils, est entré dans les plus grands détails sur cette matière ; Cassien aussi, dans le premier livre de ses exégétiques. Cependant la forme de cet ouvrage, et son titre de commentaires, nous imposent la nécessité de parcourir tout ce qui s’est dit. Apion le grammairien, surnommé Plistonikes, c’est-à-dire vainqueur (remarquez qu’il était égyptien, et à ce titre l’ennemi naturel des Hébreux ; il alla même jusqu’à composer un livre contre eux) ; Apion, dis-je, faisant mention, dans le quatrième livre de son histoire d’Égypte, d’Amosis, roi des Égyptiens, s’appuie du témoignage de Ptolémée de Mendès, à l’endroit où il parle des faits et des gestes de ce prince. Voici les paroles