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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

propres opinions, en se bornant à des mots isolés, et en s’arrêtant à la lettre au lieu d’entrer dans l’esprit véritable du texte sacré. Telle est leur tactique ordinaire dans les passages qu’ils allèguent. N’envisageant que les mots, ou bien ils en altèrent la signification, ou bien ils ignorent quel est le sens légitime, ou bien ils enlèvent à l’autorité qu’ils mettent en avant son intention primitive. Mais la vérité ne se trouve pas dans l’altération du sens attaché aux mots, sans quoi la doctrine véritable croulerait promptement. La vérité se rencontre dans le sérieux examen de ce qui est parfaitement en harmonie avec le Seigneur et le Dieu tout-puissant ; l’explication doit toujours demeurer digne ; il faut de plus appuyer de textes semblables chacun des passages que l’on démontre par les Écritures. Les sectaires ne veulent donc pas se convertir à la vérité parce qu’ils rougissent de renoncer aux caresses de l’amour-propre. D’autre part, contraints de faire violence à l’Écriture, ils ne savent comment asseoir leurs opinions. Aussi quand ils se répandent dans la multitude pour y semer le poison de leurs nouveautés, sentant bien qu’ils sont en contradiction flagrante avec toutes les Écritures, toujours réfutés d’ailleurs par les raisonnements que nous leur opposons, ils continuent jusque nous sous nos yeux, ici, de rejeter une partie des livres saints, là, de nous calomnier sans pudeur. Écoutez-les ! Ils prennent en pitié l’infériorité de notre nature : nous sommes incapables de comprendre des doctrines qui appartiennent à des esprits si relevés.

Les avez-vous convaincus de mensonge, il leur arrive souvent encore de nier les dogmes qu’ils professent, rougissant ainsi de proclamer au grand jour les maximes qu’ils se vantent d’enseigner dans les ténèbres. Ainsi font toutes les hérésies chaque fois que l’on combat la perversité de leurs inventions. En effet, dès que nous avons confondu les novateurs en leur prouvant qu’ils se mettent en opposition avec les Écritures, ils ne manquent jamais de se jeter dans l’une de cas deux extrémités ; ou bien ils repoussent la conséquence de leurs dogmes, ou bien ils foulent aux pieds la prophétie, disons-mieux, leur propre