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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

tant qu’ils voudront, leur patience, n’a pas la même cause ni le même but que celle du Gnostique, non, quand même ils livreraient leur vie au milieu des supplices. L’apôtre va nous expliquer pourquoi. C’est « qu’ils n’ont pas la charité » qui s’engendre par la connaissance. Tout ce qui se fait avec connaissance est une action droite : tout ce qui se fait hors de la connaissance est une action mauvaise, quelque soit l’énergique persistance de son auteur, parce que son courage ne repose point sur le jugement, et qu’il ne rapporte point sa conduite à un de ces biens qui conduisent à la vertu et dérivent de la vertu. J’en pourrais dire autant de toutes les vertus en particulier, et de la piété principalement. Le Gnostique n’est pas guidé par la raison dans la sainteté uniquement. La science dirige le reste de sa conduite comme elle dirigeait le culte qu’il rend à Dieu.

Nous avons dessein de retracer maintenant la vie du Gnostique. Nous laisserons de côté l’exposition de ses dogmes, que nous renvoyons à un autre lieu, suivant l’ordre que nous avons adopté.

CHAPITRE XI.
Vie du Gnostique. Son courage à supporter les maux, et même la mort, si telle est la volonté de Dieu.

Le Gnostique a recueilli la doctrine qui émane de Dieu, et, avec elle, les biens les plus vrais et les plus magnifiques. Il commence par admirer les merveilles de la création. Comme il apporte avec lui du sein de sa patrie primitive le témoignage qu’il est apte à la connaissance, il devient un disciple zélé du Seigneur. Il n’a pas plutôt entendu nommer Dieu et la Providence, qu’il croit déjà, incliné à la foi par l’admiration. Poussé par ce premier moteur, il s’applique sans relâche à l’étude de la doctrine, en se soumettant à tout ce qui peut le conduire à la connaissance des vérités après lesquelles il soupire. Le désir ardent et tendre qui le sollicite d’avancer dans la foi se mêle de recherche et d’examen. Par là, on devient digne