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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

nous annonce que le monde est l’œuvre de Dieu, que Dieu nous a donné le septième jour pour nous reposer, à cause de l’affliction qui travaille notre vie, et des maux auxquels nous sommes sujets. Dieu, en effet, dans son éternelle vigueur et sa sainte impassibilité, n’a pas besoin de repos. Il n’en est pas de même de nous, qui portons le fardeau de la chair. Le septième jour est donc appelé jour de repos, qu’est-ce à dire ? abstinence de tout mal, qui prépare en nous ce premier jour, où naquirent toutes choses, qui est véritablement notre repos et auquel remonte la première apparition de cette lumière, dans laquelle vous voyons et possédons l’infini. C’est à dater de ce jour que les premiers rayons de la sagesse et de la connaissance nous illuminent, je veux dire l’Esprit du Seigneur, lumière de la vérité, flambeau réel et indéfectible, qui, se distribuant sans se diviser, dans ceux qui ont été sanctifiés par la foi, est le soleil des intelligences éclairant tout ce qui existe. Suivre ses clartés pendant toute la durée de notre vie, c’est nous établir dans une sainte impassibilité. Voilà ce que j’appelle nous reposer. Aussi Salomon nous montre-toi le Tout-Puissant engendrant, bien des siècles avant le ciel, la terre, et tout ce qui est, la sagesse dont la possession, sinon par essence, au moins par les efforts qui nous élèvent à elle, révèle par voie de compréhension à ceux qui sont ici-bas les lois divines et humaines.

Parvenus à ce point, puisqu’il a été question du septénaire et de l’octonaire, il nous importe de rappeler brièvement que l’octonaire, absolument parlant, semble n’être que le septénaire, et que dans le même sens le septénaire devient le nombre six, qui lui-même est proprement le jour du sabbat. Le septenaire, ainsi envisagé, est destiné à l’action. En effet, nous voyons la création du monde terminée dans l’espace de six jours. Le soleil met six mois à compléter sa révolution d’un tropique à l’autre[1]. Pendant cet intervalle, les feuilles

  1. « Le soleil, guide du jour, écrit le juif Philon, en nous donnant chaque année deux équinoxes, au printemps et en automne, au prin-