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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

thodes qui nous facilitent la découverte de la vérité. Assurément lorsque la philosophie proclame qu’il existe une Providence, et assigne des rémunérations pour la vertu aussi bien que des châtiments pour le vice dans un autre monde, elle touche sommairement à la théologie. Mais interrogez-la sur la révélation ; descendez aux détails ; elle ne sait plus répondre. Ignorante du culte qu’il faut rendre à Dieu, elle ne parle pas comme nous du Fils de Dieu, ni de la divine économie de la Providence. Voilà pourquoi les hérésies qui s’élèvent dans, le sein de la philosophie barbare, ont beau répéter avec nous qu’il n’y a qu’un Dieu, elles ont beau célébrer le Christ : discours purement humains et auxquels manque la vérité I Le Dieu qu’elles reconnaissent est un Dieu de leur invention. Le Christ qu’elles professent n’est pas le Christ que nous enseignent les prophètes. Aussi longtemps que leurs dogmes pervers demeurent en contradiction avec les enseignements de la vérité, ils sont contre nous. Il est bien vrai que Paul, à cause de ceux d’entre les Juifs qui croyaient, donna la circoncision à Timothée. Il craignait que l’abolition d’une pratique, interprétée d’une manière charnelle sous l’empire de la loi, n’écartât de la foi chrétienne les néophytes qui venaient du judaïsme. Mais il savait bien que la circoncision était impuissante à justifier. Sa maxime, c’était « de se faire tout à tous » en conservant par condescendance et momentanément les prescriptions en vigueur, « afin de sauver tous les hommes. » Ailleurs, ne voyons-nous pas Daniel porter, sous le roi des Perses, le collier d’or ? La tribulation du peuple ne lui sembla point une considération de médiocre importance.

On n’est donc pas coupable de mensonge pour user de condescendance dans un intérêt de salut, ni pour se tromper sur quelque point qui n’est pas capital. Les fourbes et les imposteurs sont ceux qui, attaquant les principaux articles de la foi, rejettent le Seigneur, autant qu’il est en eux, ou au moins renient la véritable doctrine, puisqu’ils expliquent et transmettent les Écritures contrairement à la dignité de Dieu et du Seigneur. En effet, l’interprétation et l’observation exacte