Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5.djvu/547

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
543
SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

douceur et de la justice ; et ta droite, c’est-à-dire le Seigneur, te conduira merveilleusement. Qui donc est sage, et pourra comprendre ? intelligent, et pourra connaître ? Les voies du Seigneur sont droites, » dit le prophète, voulant nous indiquer par là que le Gnostique seul est capable de comprendre et d’expliquer le sens obscur des paroles de l’Esprit. Et « celui qui comprend gardera la science dans ces jours-là, » selon le langage sacré, c’est-à-dire, ne révélera pas les mystères aux indignes. » Pourquoi cela ? « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende, » dit le Seigneur, parce qu’il n’est pas donné à tous d’entendre ni de comprendre. David écrit : « Il s’est enveloppé des eaux et des nuées. Aux éclairs de sa face, les nuages se sont ouverts, ils ont vomi la grêle et les charbons noircis » ce qui signifie que les oracles sacrés sont pleins de mystères. Clairs et lumineux pour le Gnostique, ils descendent dans son intelligence comme une grêle innocente qu’envoie la miséricorde divine. Ténébreux pour le vulgaire, ce sont des charbons éteints qui ne se rallumeront et ne recommenceront à briller qu’autant qu’une main puissante viendra y réveiller la flamme qui s’en est retirée. « Le Seigneur donc m’a donné la langue de la science afin que je sache, dans l’occasion, quand il est à propos de parler, » non pas seulement en portant témoignage devant les tribunaux, mais aussi dans les interrogations et les réponses. « Et la science du Seigneur ouvre ma bouche. » Le caractère du Gnostique est donc de connaître quand, comment, et devant qui il doit ouvrir la bouche.

Lorsque l’apôtre lui-même écrit ces mots : « Selon les principes d’une science mondaine et non selon Jésus-Christ, » il nous apprend que la doctrine des Grecs n’est qu’élémentaire, tandis que celle du Sauveur est parfaite et consommée ; nous l’avons prouvé plus haut. Il y a mieux : voilà que l’olivier sauvage participe à la sève qui monte de la racine de l’olivier. » Je me trompe, il naît à peu près dans les mêmes conditions que l’olivier cultivé. La greffe, en effet, s’alimente de l’arbre sur lequel elle a été introduite, comme l’arbre s’alimente des sucs