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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

« Tu suspendras la colère des vents infatigables qui se précipitent sur la terre et dessèchent les campagnes. »

Et ailleurs :

« Tu remplaceras à ton gré les vents par d’autres vents. »

Il marchait toujours, accompagné, dit-on, d’une troupe de gens qui consultaient l’avenir ou qui avaient été longtemps en proie à des maladies cruelles. Vous le voyez, ce sont nos saintes Écritures qui ont enseigné aux Grecs que les justes guérissent les maladies et opèrent des signes et des prodiges. Leur foi là-dessus n’a pas d’autre fondement. Veulent-ils se convaincre que des vertus ou des puissances gouvernent les vents et distribuent les ondées ? qu’ils écoutent le chant du Psalmiste : « Que vos tabernacles sont aimables, ô Seigneur des puissances ! » C’est du Seigneur des puissances, des dominations et des principautés, que Moïse nous dit, pour nous apprendre à ne point nous séparer de lui : « Ayez soin de circoncire votre cœur, et ne vous endurcissez pas davantage, parce que votre Seigneur est aussi le Seigneur des seigneurs et le Dieu des dieux ; le Dieu grand et puissant, etc… » Isaïe dit également : « Levez les yeux et considérez qui a créé toutes choses. » De là l’opinion de quelques-uns qui attribuent les pestes, la grêle, les tempêtes et autres fléaux semblables, non pas seulement au désordre des éléments, mais à la colère des démons ou des mauvais génies. Les mages de Cléones, dit-on, observent attentivement la nature des nuées, et quand ils en aperçoivent qui vont s’ouvrir pour verser la grêle, ils conjurent par des sacrifices et des chants la colère et les menaces des mauvais anges. Les victimes viennent-elles à leur manquer ? Ils font jaillir de leur doigt un sang qu’ils offrent en sacrifice. La prophétesse Diotime, en conseillant aux Athéniens de sacrifier avant l’invasion de la peste, recula de dix ans l’arrivée de la contagion. De même, les sacrifices que prescrivit le crétois Épiménide retardèrent pendant le même espace de temps la guerre dont les Perses menaçaient la Grèce. Que l’on nomme ces âmes des dieux ou des anges, peu importe, disent quelques-uns. En effet, les hommes les plus versés dans cette doc-