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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

contre Lysias, intitulé Le Dépôt : « Juges, vous voyez les mouvements et les cabales de mes adversaires, et leur acharnement pour amener ma ruine. » Écoutons Eschyne maintenant. « Vous avez vu, ô Athéniens, les mouvements et les intrigues de mes adversaires, cette armée de factieux rangée en bataille. » Ailleurs, si Démosthène dit : « J’imagine, ô Athéniens, que vous connaissez toutes les sollicitations empressées et les intrigues qui s’agitent dans cette lutte ; » Philinus s’emparera de ces paroles pour les reproduire ainsi : « Aucun de vous n’ignore sans doute, juges, quelles intrigues s’agitent dans cette lutte, ni quels mouvements se donne cette armée de factieux. » Isocrate vient-il à prononcer ces mots : « Comme si elle était la sœur de l’argent et non pas la sienne ? » Lysias répétera dans ses Orphiques : Il devint manifeste qu’il était le frère de l’or plutôt que des hommes. » Homère ayant dit :

« Ô mon ami, si, en nous dérobant aux chances de la guerre, nous devions toujours vivre affranchis de la vieillesse et de la mort, tu ne me verrais point ici combattre au premier rang, ni t’envoyer toi-même au milieu des hasards qui font les héros. Mais puisque mille morts nous menacent, auxquelles il est impossible d’échapper, marchons, et illustrons-nous par la mort de quelque noble ennemi, ou donnons la gloire à quelque combattant par notre trépas ; »

Théopompe écrit : « Si, en nous dérobant au danger présent, il nous était permis de passer le reste de nos jours dans une inviolable sécurité, notre attachement à la vie n’aurait rien qui pût surprendre. Mais tant de périls menacent d’ailleurs notre existence, qu’il paraît plus désirable de succomber dans les combats. » Mais quoi ! le sophiste Chilon, ayant prononcé cette sentence : « Cautionne, mais le malheur est là ; » Épicharme ne l’a-t-il pas reproduite sous ces termes : « La caution est la fille de la ruine, et mère de l’amende ? » Il y a plus ; le médecin Hippocrate ayant écrit : « Il faut tenir compte du temps, de la contrée, de l’âge et des maladies ; » Euripide dit dans ses Hexamètres :