Archiloque avait dit :
« Les uns se réjouissent d’une chose, les autres d’une autre ; »
Euripide répète d’après eux, dans l’Œnée :
« Celui-ci préfère un genre de vie, celui-là un autre. »
J’ai entendu Eschyle s’écrier :
« Que l’homme fortuné s’enferme dans sa maison ; que le malheureux y demeure également ; »
Euripide ne manquera point de s’écrier aussi sur la scène tragique :
« Heureux l’homme qui cache sa félicité dans le secret de sa maison ! »
La comédie parlera le même langage dans la bouche de Ménandre :
« Cachez votre bonheur dans votre maison ; demeurez-y libre, ou bien renoncez au titre d’homme véritablement heureux. »
Théognis avait écrit :
« L’exilé n’a point d’ami fidèle ; »
Euripide en a fait :
« Les amis s’éloignent de la fortune du pauvre. » On lit dans Épicharme :
« Hélas ! hélas ! ô ma fille, je t’ai perdue en te donnant un mari beaucoup plus jeune que toi… car l’époux cherche une jeune amante, et l’épouse appelle quelque adultère ; »
Euripide s’empare ainsi de ce passage :
« C’est chose inconvenante que d’unir à un jeune homme une femme déjà vieille. Qu’arrive-t-il ? Celui-ci soupire après les voluptés d’une autre couche, et l’épouse délaissée médite de funestes projets. »
Euripide ayant dit dans Médée :
« Les dons du méchant sont toujours funestes ; »
Sophocle écrira ce vers iambique dans l’Ajax furieux :
« Les présents d’un ennemi ne sont pas des présents : ils sont toujours funestes. »
Je lis dans Solon :