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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

Homère va reproduire ces paroles :

« Le vent dépouille l’arbre de ses feuilles et les disperse ; au retour du printemps l’arbre en produira de nouvelles. Ainsi vont les générations humaines ; les unes naissent, les autres meurent. »

Homère avait dit :

« Il n’est pas permis d’insulter à la cendre des morts ; »

Voilà qu’Archiloque et Cratinus écrivent, le premier :

« Il ne convient pas d’injurier les morts ; »

Le second dans les Laconiens :

« C’est une chose odieuse que de se vanter au détriment des morts. »

Le même Archiloque, s’emparant de ce vers d’Homère :

« Je suis blessé et je n’en rougis point lorsque tant d’autres le sont avec moi ; »

le reproduit de cette manière :

« J’ai failli ; mais je ne suis pas sans compagnon dans mon malheur. »

De même pour ce vers :

« Mars, qui favorise tantôt un parti tantôt un autre, immole celui qui immolait tout à l’heure ; »

Archiloque le reproduit encore sous cette forme :

« Je le ferai ; car Mars est le dieu de tous les partis. »

Cet autre vers du poëte épique :

« La victoire est entre les mains des dieux ; »

devient dans les iambes d’Archiloque un aiguillon qui excite ainsi le courage de la jeunesse :

« Les dieux décident de la victoire. »

Homère avait dit :

« Ne se lavant jamais les pieds et couchant sur la terre ; »

Euripide écrit dans son Érechthée :

« Ils dorment sur la terre nue et ne se baignent les pieds dans aucune fontaine. »

D’accord avec ce vers d’Homère,

« Les uns se complaisent dans une occupation, les autres dans une autre ; »