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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

blie, que le sens mystique des dogmes grecs a été entièrement éclairci par les lumières de la vérité que les Écritures nous ont transmise, et par la communication desquelles il résulte de nos preuves, si ce n’est pas là parler avec orgueil, que le fruit de la vérité est parvenu jusqu’aux Gentils, eh bien ! appelons la Grèce en témoignage contre elle-même pour la convaincre qu’elle est réellement coupable des larcins dont elle est accusée. Des écrivains qui se dérobent si publiquement l’un à l’autre des choses qui appartiennent à chacun d’eux, confirment, par ces plagiats sans fin, qu’ils sont des voleurs, outre qu’ils attestent, sans le vouloir, qu’ils se sont attribué la vérité qu’ils avaient reçue de nous, et qu’ils l’ont furtivement transmise à leur nation. En les voyant porter une main hardie sur les richesses particulières, comment imaginer qu’ils aient respecté les nôtres ? Laissons de côté leurs dogmes en philosophie. Les sectes les plus opposées confessent elles-mêmes, afin de prévenir sans doute le reproche d’ingratitude, qu’elles ont reçu de Socrate leurs dogmes principaux. Après avoir cité à l’appui de notre proposition quelques témoignages seulement, empruntés aux écrivains grecs les plus renommés, et avoir suffisamment convaincu le lecteur du genre de vol commis par ces plagiaires à diverses époques, nous reviendrons à notre sujet.

Orphée avait dit :

« Il n’est rien de plus effronté ni de plus mauvais qu’une femme. »

Homère le répète :

« Rien de plus intolérable ni de plus effronté qu’une femme. »

Musée avait écrit :

« La prudence l’emporte toujours sur la force ; »

Homère dit :

« Le bûcheron abat le chêne plutôt avec l’adresse qu’avec la force. »

Ailleurs le même Musée avait dit :

« De même que la terre féconde couronne de feuilles les frênes, et que les unes tombent tandis que les autres naissent, ainsi se succèdent les générations humaines. »