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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

d’entr’eux étaient originaires d’Asie, savoir : Thalès de Milet, Bias de Priène, Pittacus de Mitylènes, Cléobule de Lindus ; deux autres étaient originaires d’Europe, savoir : Solon d’Athènes et Chilon de Lacédémone. Quant au septième, les uns disent ; que c’est Périandre de Corinthe ; d’autres, Anacharsis le scythe ; d’autres enfin, Épiménides de Crète, que l’apôtre Paul reconnaissait pour prophète, et dont il fait mention en ces termes, dans l’épître à Titus : « Un de leurs compatriotes, qui est leur prophète, a dit d’eux : Les Crétois sont toujours menteurs ; ce sont des bêtes cruelles, des cœurs lâches. Ce témoignage est véritable. » Vous voyez qu’il accorde aussi aux auteurs grecs quelque connaissance de la vérité, et que, dans ses discours pour édifier les uns et pour couvrir les autres de honte, il ne craint pas d’employer leur autorité. C’est pour cela que parlant de la résurrection des morts, dans son épître aux Corinthiens, (car l’exemple cité plus haut n’est pas le seul), c’est pour cela, dis-je, qu’il emploie un iambe tragique, en s’écriant : « À quoi cela me sert-il, si les morts ne ressuscitent point ? Ne pensons qu’à boire et à manger, puisque nous mourrons demain. Ne vous laissez pas séduire ; les mauvais entretiens corrompent les mœurs. » Les uns mettent Acusilaüs d’Argos au nombre des sept sages ; les autres, Phérécyde le syrien. Platon met Myson le chénéen à la place de Périandre, qu’il regarde comme indigne du nom de sage, parce qu’il fut tyran. Nous montrerons un peu plus tard que les sages de la Grèce sont venus bien longtemps après Moïse. Maintenant, il nous faut examiner leur philosophie souvent mystérieuse, et combien elle a de rapports avec la philosophie hébraïque. C’est ainsi qu’ils recherchaient la concision, comme étant la forme la meilleure et la plus commode pour transmettre des maximes et des préceptes. Platon lui-même nous dit que tous les Grecs en général, mais surtout les Lacédémoniens et les Crétois, qui avaient les meilleures lois, suivaient autrefois soigneusement cette méthode. Ainsi cet apophthegme : Connais-toi toi-même, les uns l’attribuent à Chilon. Chamæléon, dans son livre sur les dieux, l’attribue