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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

«[1] Voici celui qui condense la foudre et qui crée les tempêtes, et dont les mains ont formé la milice du ciel ; » et les paroles que Dieu prononça par la bouche de Moïse : « Voyez, voyez que je suis l’Unique et qu’il n’y a point d’autre Dieu que moi. C’est moi qui tue et moi qui fais vivre ; moi qui frappe et qui guéris : nul ne peut s’arracher de ma main. » « Aux douceurs de la joie il fait succéder les angoisses de la tribulation, les horreurs des combats, et les lamentables destinées. »

Ainsi chante Orphée. Archiloque de Paros, s’écrie également :

« Ô Jupiter, le ciel est ton empire. Mais du haut de ta demeure tu vois ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. »

Écoutons encore une fois le chantre de la Thrace ; sa lyre nous répète :

« Sa droite touche aux extrémités de l’océan ; la terre est son marche-pied.»

L’imitation est ici palpable ; elle rappelle les paroles suivantes : « Le Seigneur préservera de tout danger les villes des nations, et il prendra l’univers tout entier dans sa main comme un nid. » — « C’est le Seigneur qui a fait la terre par sa puissance, et qui a mis l’univers en équilibre, » dit Jérémie. Joignons aux témoignages profanes celui de Phocylide, qui donne aux anges le nom de génies, et les distingue en bons et en mauvais, parce que nos traditions lui ont parlé des anges rebelles.

« Des démons différents agissent d’une manière différente sur les hommes ; les uns sont chargés d’éloigner d’eux les maux qui les menacent »

Le poëte comique Philémon battait donc en ruine l’idolâtrie, quand il disait :

« La fortune n’est pas un dieu. Non, elle n’est pas un dieu ; tout ce qui nous arrive inopinément et par hasard, nous l’appelons du nom de fortune. »

  1. Erreur de citation. Le texte qui vient appartient au prophète Amos.