sonne, parce que nulle image ne peut le faire connaître à personne. » L’athénien Xénophon va se rapprocher de ces idées : « Celui qui ébranle l’univers et le raffermit, manifeste par là même sa grandeur et sa puissance. Mais quelle est sa forme ? Elle échappe aux regards de l’homme. Le soleil lui-même, qui répand sa lumière sur toute la nature, ne se laisse pas regarder impunément. Quiconque fixe sur lui un œil téméraire, perd la vue. »
« Quel œil de chair pourrait apercevoir le Dieu immortel, le Dieu qui habite le ciel, et dont le trône est placé sur les pôles du monde ? Mortel, tu veux contempler la Divinité ! Et ton regard ne peut supporter un moment l’éclat des rayons qu’envoie le soleil. »
Ainsi chantait la Sibylle antique. C’est donc avec une raison pleine de sagesse que Xénophane de Colophon, pour nous avertir qu’il n’y a qu’un Dieu et qu’il est incorporel, finit par ces mots :
« Le Dieu qui commande aux dieux et aux hommes, est un. Il n’a point un corps comme les mortels ni un esprit semblable au leur. »
Il ajoute :
« Les hommes s’imaginent que les dieux sont engendrés ; ils leur donnent une forme, une voix, un corps, comme à eux-mêmes. »
Et ailleurs :
« Donnez des mains au bœuf et au lion ; qu’ils puissent peindre ou sculpter à la manière des hommes : le cheval représentera Dieu sous la forme d’un cheval ; le bœuf sous la forme d’un bœuf. Que dire enfin ? chaque animal revêtira la Divinité du corps qui lui appartient. »
Écoutons le lyrique Bacchylide parlant à son tour de la nature divine :
« Inaccessible aux maladies, pure de toute faute, rien qui ressemble aux mortels. »
Cléanthe le stoïcien s’exprime ainsi dans son hymne à la